L’hypnose fascine autant qu’elle interroge. Longtemps perçue comme un art mystérieux ou un tour de magie, elle est aujourd’hui reconnue comme un outil thérapeutique sérieux. Mais que se passe-t-il réellement entre notre conscience et notre inconscience lorsqu’on est sous hypnose ?

Conscience et inconscience : deux faces d’un même esprit
Vous est-il déjà arrivé de conduire sans vous souvenir du trajet ? Ou de retrouver une émotion ancienne en entendant une simple chanson ? Ces moments sont autant de clins d’œil de notre inconscient, cette partie de nous qui travaille en silence. Et c’est justement là que l’hypnose entre en jeu.
La conscience représente notre capacité à percevoir et analyser notre environnement, à réfléchir, décider, agir. Elle est volontaire, logique, limitée.
À l’inverse, l’inconscient englobe toutes les informations et les processus qui échappent à notre attention immédiate : nos automatismes, nos souvenirs refoulés, nos émotions profondes.
Le neurologue et psychanalyste Sigmund Freud a été l’un des premiers à poser les bases de ce dualisme, affirmant que l’inconscient influence fortement nos pensées et comportements.
Milton Erickson, figure emblématique de l’hypnose moderne, considérait l’inconscient non pas comme une entité à maîtriser, mais comme un réservoir de ressources et de solutions. Selon lui, l’hypnose permettait de mobiliser ces ressources pour favoriser le changement et la guérison, en respectant le rythme et les besoins de chaque individu.
Plus récemment, les neurosciences ont validé cette idée : selon certaines études, jusqu’à 95 % de notre activité mentale serait inconsciente (Bargh & Morsella, 2008).
L’hypnose : un accès privilégié à l’inconscient
L’hypnose est définie comme un état modifié de conscience, situé entre l’éveil et le sommeil. Dans cet état, l’activité des régions cérébrales liées à la perception consciente diminue, facilitant l’accès aux ressources inconscientes. Cette transe hypnotique permet de contourner les résistances conscientes et d’instaurer un dialogue direct avec l’inconscient.
Des études en imagerie cérébrale (Oakley & Halligan, 2013) montrent que sous hypnose, certaines zones du cerveau liées à la réflexion critique s’inhibent, tandis que d’autres impliquées dans l’imagination et la mémoire émotionnelle s’activent davantage.
Cela permet d’agir sur :
- les schémas de pensée automatiques (ruminations, croyances limitantes),
- les réactions émotionnelles (phobies, anxiété, douleurs chroniques),
- et les comportements appris (addictions, troubles alimentaires…).
Hypnose et plasticité mentale
L’hypnose facilite ce que l’on appelle la neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à se réorganiser. En travaillant dans un état de réceptivité accrue, l’hypnothérapeute propose des suggestions qui peuvent contourner les résistances conscientes pour s’ancrer plus profondément dans l’inconscient.
Ce n’est pas une prise de contrôle extérieure, mais plutôt une reconnexion à nos propres ressources internes.
En résumé
L’hypnose agit comme un pont entre notre conscience limitée et les vastes ressources de notre inconscience. En facilitant cet accès, elle ouvre la voie à des changements durables, profonds, souvent plus rapides qu’avec des approches uniquement cognitives.
Sébastien Moussu – Hypnothérapeute – Psychomotricien D.E
Vous pouvez aller sur cet article pour en savoir plus sur ce que fait l’hypnose et ce qu’elle permet :
Sources :
- Bargh, J. A., & Morsella, E. (2008). The unconscious mind. Perspectives on Psychological Science, 3(1), 73–79.
- Oakley, D. A., & Halligan, P. W. (2013). Hypnotic suggestion and cognitive neuroscience. Trends in Cognitive Sciences, 17(10), 513–520.
- Spiegel, D. (2015). Tranceformation: Hypnosis in brain and body. Depression & Anxiety, 32(9), 640–645.

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